Le chanvre ou cannabis sativa L. est la plante dont sont extraits les composants des produits CBD qui rencontrent un franc succès auprès des Français. Les phytocannabinoïdes sont des cannabinoïdes produits par les trichomes glandulaires de la plante. On en compte plus d’une centaine, mais nous allons nous focaliser sur le cannabidiol (CBD) ainsi que le cannabigerol (CBG) afin d’étudier la différence entre les deux.
CBD : de quoi parle-t-on exactement ?
Le cannabidiol ou CBD est d’après shopducbd.fr le phytocannabinoïde présent dans les plants de chanvre. Roger Adams l’a isolé pour la première fois en 1940 et sa pétrochimie a été identifiée en 1963 par le Dr Raphael Mechoulam. Au cours de sa réunion de novembre 2017, l’OMS a conclu qu’il n’était pas nocif pour la santé tant qu’on ne présente pas d’abus. L’ONU ainsi que l’Union européenne ont, elles aussi, pris position en sa faveur. Après plusieurs années de flou juridique, le CBD est autorisé dans tout le territoire français sous certaines conditions.
Ce phytocannabinoïde est non psychoactif, à la différence de son cousin Δ -9 -tétrahydrocannabinol (THC). Il est stocké dans les trichomes résineux se trouvant au niveau de la fleur de chanvre. Les feuilles et les branches en contiennent également, mais en quantité moindre. Une fois ingéré, le CBD ne se fixe ni aux CB1 ni aux CB2 comme le fait le THC. Il module plutôt la concentration de FAAH (amide d’acide gras hydrolase) en charge de la métabolisation des anandamides. Ces derniers vont par la suite agir sur le système endocannabinoïde (SEC).
En partant de ce constat, le CBD active de manière indirecte les récepteurs endocannabinoïdes. Dès qu’il pénètre notre système sanguin, il potentialise notre SEC dans sa globalité et agit sur notre organisme :
- sans modifier notre façon de penser,
- sans altérer notre manière de ressentir ce qui nous entoure,
- sans provoquer des effets euphoriques,
- sans entraîner des effets secondaires.
Étant un antagoniste de faible affinité des CB1 et CB2, le CBD peut moduler et inhiber complètement les impacts neurologiques de son cousin THC dans le cas où le produit consommé en contiendrait.
Qu’en est-il du CBG ?
Le cannabigerol ou CBG est un cannabinoïde qui demeure peu connu jusqu’à aujourd’hui. C’est tout à fait normal puisque le chanvre n’en contient qu’une infime quantité au moment de la récolte (à hauteur de 1 %). Il a été isolé pour la première fois en 1964 par le Dr Raphael Mechoulam. On parle en l’occurrence d’une cellule mère des autres phytocannabinoïdes se trouvant dans les plants de cannabis sativa L. En clair, tous les phytocannabinoïdes, hormis le CBD, se forment à partir de ce dernier, c’est-à-dire qu’ils sont tous dans un premier temps du cannabigerol.
Notons qu’une jeune plante de chanvre contient une grosse quantité de CBGA (acide cannabigérolique), notamment au niveau de sa couche. Au fur et à mesure de sa croissance, des enzymes viennent transformer le CBGA qui, à son tour, donne naissance aux cellules précurseures des autres phytocannabinoïdes :
- THCA (acide tétrahydrocannabinolique) : cellule souche du THC,
- CBDA (acide cannabidiolique) : cellule mère du CBD,
- CBNA (acide cannabinolique) : précurseur du CBN…
Une fois la plante de cannabis sativa L. mature, sa concentration en CBG est égale ou inférieure à 1 %. Tout comme le cannabidiol, le CBG ne provoque aucun effet euphorique. À en croire les scientifiques qui se sont penchés sur son cas, il s’associe aux récepteurs endocannabinoïdes situés dans l’intestin, dans le système nerveux et dans le tissu conjonctif à partir du moment où il est absorbé par notre métabolisme.
Qu’est-ce qui différencie le CBD du CBG ?
La principale différence entre ces deux phytocannabinoïdes non psychoactifs tient au niveau de leur structure moléculaire. Puis, là où les cannabigerols s’associent aux récepteurs CB2 et CB1, le cannabidiol ne se lie à aucun d’entre eux, mais les active indirectement pour influencer le SEC dans son ensemble. Qui plus est, le CBD peut contrer les effets psychotropes du THC et agir en synergie avec celui-ci ainsi que les autres phytocannabinoïdes, afin de provoquer ce que l’on appelle l’effet d’entourage.
L’autre différence entre le CBD et le CBG réside au niveau de leur concentration dans les plantes de cannabis sativa L. matures. Les variétés homologuées par l’Union européenne (moins de 0,3 % de THC) ne contiennent pas plus de 1 % de CBG au moment de leur récolte. Leur teneur en cannabidiol est quant à elle inférieure ou égale à 10 % suivant la génétique.